jeudi, mai 23, 2002

I don't care if you're going nowhere

Envoies les à la merde
ces pauvres imbéciles
heureux par deux
qui colportent à porte leur watchtower
tours de guét-à-pens
twin jumelles
pour ne pas voir plus loin
que le bout de leur nez
tourelles à frelons
véritables nids de guêpes
annonéant bibliquement
un retour en arrière de 2000 ans
Envoies les paître
ces prêtres persécuteurs
ils investiraient naïvement
dans le transport de l'énergie
boursicoteurs à la petite heure
qu'on ne serait pas étonnà une nuit divine
dans une sainte panne de courant
d'entendre annoncé
le grand soir arrivé
du jugement dernier
à faire frémir les félons
à hurler le grand repentir
par leur inquisition enfin réincarnée

I don't care if you're going nowhere

Pendant la panne à Dieux,
une grande panne assez mondialisée
adieu tévé ombilicale connectée 24 par 7
sur la mise du monde
la misère de nos frères
de leur malheur qui nous isole
nous satisfait de notre pauvre sort
anesthésique consommation frénétique
Une interruption volontaire grossière
des programmes jugés trop obscènes
pour laisser place nette aux prédicateurs
connectés en ligne sur nos cartes de crédits
prêt à tempérament effrontément
hypothéquées toutes nos chances
d'indépendance et de liberté
des marchés qui s'effondrent
des piétinés qui s'écroulent
des foulés refoulés à défouler
dans la souffrance, dans l'errance
dans la tente des révolutions
place du ché ou gué du verra
mais elles ne sont pas
pour ceux qu'on croit
les rêves solutions universelles
seulement pour ceux qui croient
la sainte foi démarchée

I don't care if you're going nowhere

Alors pour faire du business avec eux
tu deviens charpentier
comme le pére de l'autre
"je suce" prêt à tout pour réussir
annoncer prophéties par tours de magie
miracles par tours de passe passe
vieux détours de show-bizz man
tel un garcimore too much
Hà hà hà encore raté
Tu leur feras des boites en sapin
minouches comme des mariouchkas
pour ranger tous leurs fidèles
apprentis repentis arpentés par la foi nouvelle
promettant feu promethée le paradis perdu
brûlant d'une flamme ravivée
plastifié pour l'éternité en plastic money
enfin rassurés d'attendre en vain
la résurrection des élus

I don't care if you're going nowhere

Renvoies les à la merde
ses colporteurs esclavagistes
vociférant leurs écritures à la main
avant que des airbus flambants neufs
aux trajectoires déviées par d'autres déviants
ne viennent s'exploser le cockpit
et la carlingue dézinguée
dans leurs watchtowers
d'un 11 septembre parmi d'autres
affolant prescripteurs et prompteurs
raffolant de commandeurs des croyants
d'ordonnateurs des grands messes
d'animateurs de talk show
real tivi fascisante fascinante lancinante
à remontrer jusqu'au lavage de cerveau
à démontrer comme hallucination collective
à qui cherche à terroriser qui
à qui profite le cri dans le bruit
et le café-crime expresso semi-automatique
les mites pour ronger le mythe
dans son éternità plastifiée
idées reéues purifiées
idées offertes stérilisées
à plastiquer à coups de bings et de bangs.

I don't care if you're going nowhere

real life - la vraie vie est ailleurs -
que sur ces écrans opiacés du peuple
plaques opaques pacifiées
où les coupables désignés
s'expriment par aveux vidéos explicites
trop laids pour étre faux
en real confession recorded just for fun
1 euro 40 la minute sur O900
index tendu sur fond de grosses kalachnikov
poémes lyriques gravés à méme leurs crosses
apocalyptiques réves orgasmiques
les cordes de l'empire sont trop grosses
ils doivent réver de grands nettoyages
lavages à sec et sans élan
broyages de masse motorisé
achétes mes machettes en cachette
et répands le souffle de notre foi
exploses par la colére de nos priéres
sculptes ces corps comme des totems
voues les à notre plus grande gloire
décapites ces corps infidéles
taillades ces enfants modéles
ces femmes à notre image
secoues ces vieux courbes
perfores ces chairs trop flasques
arraches ces oreilles sourdes à nos hurlements
écrases ton propre reflet
déformes le dans mon miroir
vociféres l'hallali
jouis ta haine dans ces vierges vagins
humilies ces méles décharnés apeurés
déchiquétes les dans l'odeur de la poudre
impures souillures à laver dans le sang
de leurs péchés devant le trés haut
l'inaccessible l'inasouvible l'inamovible
Nous disparaétrons fatigués et repus
Protégés et bénis oui-oui
néaies crainte les médias te succéderont
charogner les derniers souffles
mettre en scéne leur soupe
couper et remonter tes exploits
pour booster leur audience
stimuler leurs sponsors
et relancer la consommation

I don't care if you're going nowhere

Renvoies les à leur merde
ces apôtres colporteurs
de l'apocalypse au porte à porte
Ils doivent fantasmer chaque soir
Ils se taisent sur leurs chaises
devant les juteux jité tévé
Attendant de juter le suintant plaisir
de l'heure promise en refrain monotone
pour être autorisé à trucider l'autochtone
exhibant le soir de la grande panne
comme la céléste manne
victoire de leur rédemption assurée
corne déabondance éternelle

I don't care if you're going nowhere.